Dépression et cancer : gérer la dépression après l’annonce d’un cancer

Dépression et cancer : gérer la dépression après l’annonce d’un cancer
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Rosalba Caramiello
La Rédaction
Psicologa a orientamento Sistemico-Relazionale
Unobravo
Article révisé par notre rédaction clinique
publié le
23.5.2025
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La relation entre le corps et l'esprit des personnes qui reçoivent un diagnostic de cancer est sujette à des expériences émotionnelles délicates, souvent liées à la peur, à la culpabilité, à la tristesse et à la dépression. Par exemple, l'impact psychologique du cancer du sein chez la femme, et d'autres cancers chez l'homme et la femme, peut être important. La dépression et le cancer constituent souvent un grand défi pour les personnes qui reçoivent un diagnostic de cancer.

dépression et cancer
Engin Akyurt - Unsplash

Symptômes de la dépression pendant un cancer

Les principaux symptômes d'un trouble dépressif sont la baisse de l’humeur, la culpabilité, l'anhédonie, le retrait social, l'insomnie ou l'hypersomnie. Mais quels sont les stimuli spécifiques qui conduisent un patient atteint de cancer à expérimenter une dépression ?

Le corps devient un corps « malade », « défectueux », qui ne fonctionne plus comme on le souhaiterait et avec lequel il faut recréer un autre équilibre. Il impose le rythme de la vie et il faut le reposer et respecter son temps de récupération.

Cela peut entraîner, en partie, une perte d'autonomie. Il est donc nécessaire de développer la capacité à s'appuyer sur l'autre, dont on peut se sentir dépendant mais pour lequel on peut aussi éprouver un profond sentiment de culpabilité, du fait de la perception de constituer une « charge » dans la vie de l'aidant.

L'angoisse de la mort peut envahir l'esprit des patients diagnostiqués de cancer, l'idée de mourir prématurément devient plus proche et plus concrète ; on est soudain confronté à une question difficile à laquelle on n'avait pas souvent pensé. On peut se sentir seul et perdu face à l'imminence de la mort.

Un test de dépression peut vous aider à mieux connaître votre état de santé
*Il n'a aucune valeur diagnostique et ne remplace pas un diagnostic professionnel.

Le diagnostic de dépression lors d’un cancer

La psycho-oncologie est la discipline qui s'occupe du bouleversement émotionnel dans lequel sont plongés les patients qui reçoivent un diagnostic de cancer. Les professionnels spécialisés dans ce domaine peuvent donc apporter une contribution décisive au diagnostic et au traitement de la dépression qui survient avec le cancer.

Le diagnostic de la dépression chez les patients atteints de cancer peut être établi au moyen d'entretiens personnels ou de questionnaires de dépistage. Il s'agit toutefois d'un défi, car la dépression peut survenir à n'importe quel stade de la maladie.

On ne peut donc pas dire qu’on l’a « évitée » si elle n'apparaît pas immédiatement après le diagnostic : il est important de surveiller constamment les états émotionnels du patient.

En revanche, le risque que l'on court dans de tels cas, à l'inverse, est de poser trop rapidement un diagnostic de dépression. Il est important de distinguer une détresse passagère, qui peut être tout à fait normale, d’un trouble dépressif nécessitant un traitement.

L’intégration comme mot clé

Outre les symptômes explorés, les patients se plaignent très souvent d'un manque d'empathie ou d'une communication inefficace de la part de l'équipe soignante. Le lien étroit entre le corps et l'esprit dont nous avons parlé au début doit également se manifester dans la pratique des soins.

Pour le patient, il peut sembler que les médecins ne s'occupent que du corps, négligeant les aspects émotionnels ou leurs propres modalités de communication, tandis que les psychologues ne s'occupent que de l'esprit. L'intégration n’est pas seulement possible mais aussi nécessaire.

Il faut un dialogue entre l'esprit et le corps et, par conséquent, un dialogue entre les professionnels qui s'en occupent, afin de s'assurer que les deux chemins avancent au même rythme.

Chevauchement des diagnostics de cancer et de dépression

La dépression et le traitement du cancer sont deux aspects étroitement liés.

Les patients souffrant de dépression peuvent présenter une évolution de la maladie perçue comme plus défavorable, ce qui peut amener les médecins à penser qu'ils sont à un stade plus avancé de la maladie. Toutefois, cette hypothèse peut être facilement démentie par des examens cliniques.

Le traitement pharmacologique du cancer comprend, quant à lui, des médicaments stéroïdiens ou certains agents chimiothérapeutiques qui peuvent contribuer à l'apparition d'une dépression chez les personnes les plus fragiles.

Cancer et dépression : traitement des patients à l’aide de l’écoute

Qu'elle provienne du diagnostic ou qu'elle soit d'origine médicamenteuse, la dépression (avérée ou non) doit être observée en l'écoutant. Sa prise en charge s'exprime ainsi : une écoute attentive et empathique qui vise à donner voix à tous les sentiments de tristesse, de colère, de culpabilité ou d'injustice, plutôt que d'encourager une attitude « combative ».

Ces émotions doivent nécessairement être traversées afin d’adopter une attitude proactive vis-à-vis de son propre diagnostic. Ce qui peut être verbalisé peut être réfléchi et métabolisé, c'est pourquoi le soutien psychologique des patients atteints de cancer est essentiel.

Dans les cas plus graves, comme ceux qui se prolongent dans le temps, on a recours à une thérapie pharmacologique basée sur des médicaments psychotropes tels que les antidépresseurs, qui contribuent également à atténuer les symptômes tels que l'insomnie, la douleur et le manque d'appétit.

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National Cancer Institute - Unsplash

Traiter la dépression à l’aide de la psychothérapie

Dans les cas où la psychothérapie est suffisante pour traiter la dépression chez les patients atteints de cancer, il est souhaitable qu'elle ait une approche intégrée.

L'objectif à poursuivre dans une psychothérapie avec un patient atteint de cancer est avant tout l'élaboration de l'expérience morbide, avec les états d'esprit qu'elle entraîne. Inévitablement, des liens seront ensuite établis avec la vie du patient, en fonction des expériences prépondérantes stimulées par la maladie. Le présent rappelle constamment le passé, avec toutes ses pertes et ses angoisses.

Diverses approches thérapeutiques pour traiter les patients atteints de cancer et dépression

Les professionnels qui accompagnent le patient lors du parcours de psychothérapie peuvent adopter divers approches :

  • La thérapie psychodynamique se consacre à l'analyse des mécanismes de défense du patient, à l'identification des résistances (ce qui est le plus difficile à gérer pour le patient), avec une plongée plus décisive dans le passé.
  • La thérapie cognitivo-comportementale se focalise plus spécifiquement sur les symptômes (par exemple l'anxiété avant la chimio), en essayant de les résoudre ou d'en réduire les effets, en travaillant sur le moment présent et en fournissant des stratégies d'action précises dans les moments de difficulté.
  • La thérapie systémique vise à étudier de manière circulaire ce qui se passe dans les systèmes de vie du patient lorsqu'il se trouve dans une situation fragile, comment les personnes les plus importantes de sa vie réagissent et quelles réactions elles déclenchent chez le patient.

La routine pour améliorer la qualité de vie

Au-delà de la psychothérapie ou en parallèle avec elle, il existe plusieurs autres domaines dans lesquels les patients peuvent orienter leurs efforts pour améliorer leur qualité de vie.

Ne pas négliger l'alimentation, éventuellement en se faisant suivre par un nutritionniste, et maintenir un bon niveau d'activité physique en font certainement partie. Par exemple, marcher, méditer et faire du yoga sont de bons moyens de s'arrêter, de se connecter au présent et de retrouver l'équilibre perdu dans le brouhaha de la vie quotidienne.

Enfin, cultiver des liens authentiques qui les soutiennent dans les moments difficiles peut s'avérer une ressource très importante, notamment dans les diagnostics de dépression.

En résumé, l'ancien proverbe latin mens sana in corpore sano est toujours valable pour toute personne et toute situation dans laquelle elle se trouve.

traiter la dépression lors d'un cancer
Gus Moretta - Unsplash

Le poids du cancer sur les soignants

La maladie est un événement qui met en jeu tout le système affectif du patient qui, afin d’être une ressource, doit donc s'équiper et maintenir un « mens sana ».

Que peut faire l'aidant (ou le soignant) ? Ce que tout le monde devrait faire de temps en temps : faire une pause dans la charge de soins.

Prendre du temps pour voir un ami, faire une partie de football, peindre, aller au karaoké ou faire du jogging. Même si nous pouvons parfois nous sentir coupables de prendre ce temps pour nous. S'organiser un espace pour soi est pour le moins essentiel, sinon le risque est de s'isoler et de prendre tout le poids de la situation sur ses épaules.

Un poids, celui-ci, qui peut trouver un exutoire et une écoute dans des groupes d'entraide dédiés ou dans des parcours de thérapie individuelle. Il est également utile de se renseigner sur les ressources locales, car il existe des associations proposant de l'assistance telles que La ligue contre le cancer.

Prendre soin des relations qui soignent

En conclusion, le traitement du cancer et la dépression qui peut en résulter passe par les relations du patient avec ses proches et le personnel soignant, et il convient donc d'en prendre soin.

Il faut consacrer du temps et de l'espace et écouter l'autre dans ses angoisses et ses besoins, sans avoir besoin d'enjoliver les pensées de l'autre, même si elles semblent trop sombres et difficiles à gérer. Quelle que soit la difficulté, il est toujours possible de demander de l'aide. S’adresser à un professionnel de la santé mentale, tel qu’un psychologue en ligne, peut s’avérer utile pour affronter la situation et les défis qui en découlent avec un soutien adéquat.

Bibliographie
Ce contenu est fourni à des fins d'information uniquement et ne peut pas remplacer le diagnostic d'un professionnel. Article révisé par notre rédaction clinique

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