Sexualité
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La masturbation : les risques et les tabous à lever

La masturbation : les risques et les tabous à lever
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Maria Teresa Giorgio
La Rédaction
Psychothérapeute spécialisée en thérapie cognitivo-comportementale
Unobravo
publié le
5.7.2024

La masturbation est une partie saine et naturelle de la sexualité féminine et masculine. Mais, est-ce que se masturber fait du bien ? Dans cet article nous découvrirons les pour et les contre de la masturbation, en expliquant brièvement les risques d’une masturbation trop fréquente et en visant à réfuter certains mythes concernant la pratique de l’autoérotisme.

Est-il normal de se masturber ?

Oui, se masturber est normal : il s’agit d’une activité qui, en plus de procurer du plaisir, aide à découvrir son corps et à le maîtriser d’un point de vue personnel et relationnel.

Il n’est pas du tout une action négative ou mauvaise. Cependant, elle est encore taboue aujourd’hui, principalement en raison de stéréotypes culturels qui font penser que l’autoérotisme est une chose à ne pas faire.

Pourquoi se masturbe-t-on ?

La masturbation n’est pas une action purement masculine comme les stéréotypes voudraient nous le faire croire. Pourquoi se masturbe-t-on ? Les pratiques de l’autoérotisme appartiennent aussi bien aux hommes qu'aux femmes, ayant le même objectif de base : connaître son corps et éprouver du plaisir.

Il y a des personnes qui pensent que la masturbation est quelque chose d’immature et d’adolescent, qui ont peur qu’elle puisse mettre en danger leur relation avec leur partenaire, qui la considèrent comme un acte pervers, qui éprouvent de la gêne même lorsqu’elles en entendent parler, et qui se sentent obligées de prétendre ne pas le faire par peur d’être jugées. Ces raisons parmi d’autres conduisent à s’éloigner, aussi mentalement, de la masturbation, toutefois un autoérotisme sain présente beaucoup de bienfaits.

En quoi consiste la masturbation ?

En psychologie, la masturbation est considérée comme un acte de liberté sexuelle et d’amour de soi, ainsi qu’un moyen d’approfondir la connaissance de soi-même et de découvrir :

  • le fonctionnement de son corps,
  • quels sont ses rythmes et ses zones et techniques préférées, et
  • comment se sentir à l’aise avec son physique.

Néanmoins, certains faux mythes concernant l’autoérotisme sont encore largement répandus. Ceux-ci contribuent à perpétuer des croyances erronées sur le fonctionnement de la masturbation et les effets secondaires qui peuvent en découler

On peut citer comme exemple les fausses croyances sur les risques à se masturber, telle que l’idée que la masturbation fasse perdre la vue ou rende stérile, qu’elle provoque des infections ou fasse mal au dos. Il y a aussi des personnes qui pensent que le fait de se masturber en excès cause de l’infertilité ou fait apparaître des boutons. Toutes ces croyances sur les conséquences de la masturbation n’ont aucune preuve scientifique.

Que se passe-t-il pendant et après la masturbation ?

Indépendamment de qu’il s’agisse de la masturbation féminine ou masculine, l’autoérotisme est une pratique extrêmement bonne pour la santé, durant laquelle des hormones connues sous le nom d’« hormones du bien-être » sont libérées. Mais quelles sont les substances que notre corps libère pendant la masturbation et l’orgasme ?

Voici quelques-uns des effets de la masturbation à niveau physiologique :

  • elle libère dans notre cerveau de la dopamine et de l’ocytocine qui, à leur tour, produisent des sentiments de satisfaction ;
  • elle peut aussi libérer des endorphines, qui agissent comme un analgésique naturel.
ROMAN ODINTSOV - Pexels

La masturbation réduit la testostérone ? Une étude sur les effets endocriniens de la masturbation chez les hommes a révélé une augmentation des stéroïdes tels que la prégnénolone et la testostérone. Il est donc possible d’affirmer, sur la base de cette étude, que la masturbation augmente la testostérone et ne la réduit pas.

Par contre, chez les femmes, une étude publiée sur Psychosomatic Medicine a mis en évidence une augmentation des niveaux de prolactine, d’adrénaline et de noradrénaline dans le plasma après l’orgasme suivant la masturbation. L’augmentation de la prolactine dans le sang a été aussi observée chez les hommes, et elle est donc considérée comme un marqueur endocrinien de l’excitation sexuelle et de l’orgasme.

Autoérotisme et bien-être

Alors, est-ce se masturber fait du bien ? Quels sont les bienfaits de la masturbation ? Parmi les effets bénéfiques de la masturbation on peut souligner que la libération d’endorphines améliore l’humeur, combat la dépression et soulage le stress. Chez les femmes, elle peut soulager les symptômes prémenstruels, les douleurs menstruelles et les céphalées, ainsi qu’améliorer la pression artérielle et la circulation sanguine.

Il existe également une série de faux mythes liés à la masturbation, notamment que se masturber fait augmenter l’apparition de boutons, que le fait de se masturber fréquemment rend stérile ou que la masturbation fait du mal. Qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui est un mythe à réfuter ?

Masturbation et cancer de la prostate

Se masturber fait il du bien à la prostate ? Parmi les bienfaits de la masturbation figurait l’hypothèse selon laquelle elle pouvait prévenir l’apparition du cancer de la prostate. Cependant, d’après une étude bibliographique, il n’existe pas encore assez de preuves scientifiques pour affirmer que se masturber fait du bien à la prostate et prévient l’apparition du cancer.

Masturbation et douleurs menstruelles

Se masturber pendant la menstruation fait il du bien ? Déjà en 1966, les pionniers de l’étude de la sexualité humaine Masters et Johnson ont trouvé, chez certaines femmes, que la pratique de la masturbation au début du cycle peut soulager les douleurs menstruelles. Dans une enquête plus récente, auprès de 1 900 femmes des États-Unis, il a été identifié qu’un 9 % d’entre eux a recours à la masturbation pour soulager la dysménorrhée.

Masturbation et sommeil

De nombreuses personnes pensent que l’activité sexuelle concilie le sommeil (y compris la masturbation), et que cet effet serait plus prononcé chez les hommes que chez les femmes. Selon une étude qui a examiné le rapport entre l’activité sexuelle et le sommeil, l’orgasme atteint par la masturbation est associé à une meilleure qualité du sommeil par rapport à celui atteint avec un partenaire, ce qui s’avère vrai indépendamment du genre.

Masturbation et sexe en couple

Se masturber est bon pour la santé et c’est pour cette raison, en fait, que la masturbation est une des pratiques qui sont souvent prescrites aux patients qui s’adressent à un spécialiste pour traiter les problèmes sexuels. Afin de pouvoir trouver l’harmonie du couple au lit, il est effectivement nécessaire de bien connaître son propre corps.

La masturbation provoque des boutons ?

L’idée que la masturbation puisse provoquer l’acné n’a aucune base scientifique. En réalité, les facteurs principaux provoquant l’acné sont notamment : les déséquilibres hormonaux, la production excessive de sébum, les bactéries et l’inflammation des follicules pileux.

En outre, la masturbation est une pratique naturelle qui n’a pas d’influence sur ces mécanismes. Les soins de la peau exigent une bonne hygiène et, si nécessaire, un traitement dermatologique approprié.

Se masturber réduit la fertilité ?

La masturbation n’a pas d'influence négative sur la capacité de reproduction d’une personne. Au contraire, elle peut avoir des bienfaits pour la santé sexuelle et mentale. La fertilité est influencée par des facteurs tels que la qualité du sperme, l’âge, l’état de santé général et les conditions médicales.

En résumé, il n’existe aucune preuve scientifique établissant un lien entre la masturbation et une réduction de la fertilité.

Se masturber augmente la masse musculaire ?

L’idée que la masturbation augmente la masse musculaire ne repose non plus sur aucune base scientifique. En fait, le développement musculaire est déterminé par des facteurs tels que l’entraînement, l’alimentation, le repos et la génétique.

La masturbation ne modifie pas la capacité du corps à développer les muscles. La fait de renoncer à la masturbation n’apporte aucun avantage par rapport au culturisme ou au développement musculaire.

La masturbation avec de la fièvre est-elle mauvaise pour la santé ?

La fièvre est une réponse du corps aux infections ou aux maladies, et la masturbation n’a pas d’influence négative sur ce processus. Au contraire, la masturbation peut libérer des endorphines, et donc améliorer temporairement l’humeur et réduire le stress.

Toutefois, lorsque l’on a de la fièvre, il est normal de se sentir fatigué et de préférer se reposer. Il n’y a aucune preuve scientifique qui prouve que la masturbation aggrave la fièvre ou ralenti la guérison. Comme d’habitude, il est important d’écouter son corps et de faire ce qui permet de se sentir mieux pendant la convalescence.

Deon Black - Pexels

Quand la masturbation peut-elle constituer une préoccupation ?‍

Beaucoup de personnes se posent des questions sur la fréquence de la masturbation et, par exemple, si elles doivent s'inquiéter de se masturber plusieurs fois par jour ou tous les jours. Lorsqu’on parle de l’autoérotisme, la fréquence est très subjective et il n’est pas facile d'établir une règle valable pour tout le monde.

Mais quand est-il possible d’affirmer que l’autoérotisme devient problématique ? Il faut commencer à s’inquiéter et à demander l’aide d’un professionnel quand l’autoérotisme :

  • se transforme en dépendance ou hypersexualité,
  • devient un besoin compulsif et irrépressible auquel on ne peut pas résister,
  • fait perdre le contrôle du comportement agréable que l’on adopte, ce qui a par conséquence des sentiments d’insatisfaction et des difficultés à gérer l’impulsivité.

Tous ces aspects interfèrent avec la vie sociale et engendrent des problèmes dans les relations de couple, au travail, par rapport aux intérêts et aux espaces personnels et, dans certains cas, même par rapport à la loi. Cette situation peut être définie comme « masturbation compulsive ».

La masturbation compulsive

Elle touche les deux sexes et il est habituel que les personnes concernées ont recours à l’autoérotisme pour faire face à des problèmes qui les amènent à voir la masturbation comme un exutoire, un refuge où tout est sous contrôle.

La personne affectée par la masturbation compulsive est en quelque sorte obsédée par la pensée de se masturber. Elle a l’impression de ne pas pouvoir s’en passer et donc la masturbation occupe une grande partie de ses activités quotidiennes.

Les conséquences de la dépendance de la masturbation peuvent être notamment :

  • la fatigue chronique,
  • la faible estime de soi,
  • les troubles du sommeil,
  • l’anxiété, la honte et la tristesse,
  • l’isolement social, ou
  • la solitude.

Dans ces cas-là, il est conseillé d’entamer un parcours psychologique en s’adressant à un spécialiste, tel qu’un des psychologues en ligne chez Unobravo. Le psychologue aidera le patient à trouver les stratégies les plus utiles pour surmonter les problèmes et mieux gérer les émotions, en découvrant les besoins que la masturbation compulsive satisfait et les frustrations qu’elle compense.

En résumé : se masturber est il problématique ?

Se masturber est naturel et bon pour la santé dans les limites indiquées précédemment. Cela peut aider à se détendre, à réduire le stress et provoque également une sensation de bien-être, en raison de la poussée d’hormones liée à l’orgasme. La masturbation fait donc du bien et est une pratique conseillée à tout le monde.

Dans le cas où elle devient dysfonctionnelle, le soutien d’un expert en sexualité pourra s’avérer très utile.

Ce contenu est fourni à des fins d'information uniquement et ne peut pas remplacer le diagnostic d'un professionnel. Article révisé par notre rédaction clinique

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