Crise de panique : une peur réelle

Crise de panique : une peur réelle
logo-unobravo
Michela Gallo
La Rédaction
Psychothérapeute spécialisée en thérapie psychodynamique individuelle psychologique
Unobravo
Article révisé par notre rédaction clinique
publié le
2.8.2024
Si vous avez aimé, partagez-le :

Qu’est-ce que la panique ? Le terme provient du dieu Pan, une divinité de la mythologie grecque ressemblant à un satyre. On raconte que Pan effrayait toute personne qui le dérangeait pendant qu’il se reposait, en émettant des cris terrifiants. Cela a donné lieu à des expressions telles que « terreur panique » et « être pris de panique ». Mais qu’est-ce qu’une crise de panique ? Le DSM la définit comme « l’apparition soudaine d’une peur ou d’une gêne intenses, qui atteignent leur point culminant en quelques minutes ».

Pour comprendre ce qu’est une crise de panique et comment elle se manifeste, pensez au vertige qu’on éprouve à une fête foraine ou à la sensation d’étourdissement que les enfants expérimentent en faisant une ronde. Ce sont également les sensations qu’on ressent avant une attaque de panique et que, apparaissant hors contexte, on interprète comme un signal de danger imminent pour sa propre vie.

Comment reconnaître une crise de panique ?

Comment peut-on reconnaître une crise de panique ? La crise de panique est une condition qui se caractérise par une anxiété fortement marquée.

Mais comment se manifeste une attaque de panique ? Il est possible de la reconnaître grâce au fait qu’il s’agit d’un phénomène avec un commencement et une fin précis, dont les symptômes principaux sont notamment : l’essoufflement, l’accélération du rythme cardiaque, la transpiration et les tremblements. Ces symptômes, comme un effet domino, se nourrissent et sont accompagnés par la peur de perdre le contrôle, de mourir ou de perdre la raison.

Caractéristiques d’une crise de panique

Comment se présentent les attaques de panique ? Les personnes qui en sont le plus souvent atteintes, et surtout les premières fois, les décrivent comme des expériences terribles, soudaines et bouleversantes. Même au niveau physique, il s’agit d’expériences fortement débilitantes. Voici quelques caractéristiques.

Quelle est la durée d’une crise de panique ?

Combien de temps peut durer une crise de panique ? Normalement, la durée d’une crise de panique ne dépasse pas les 20-30 minutes. La personne atteinte de l’attaque de panique perçoit la durée comme beaucoup plus longue par rapport aux personnes autour d’elle.

Dans des cas exceptionnels, d’autres facteurs externes peuvent entrer en jeu et influencer la durée de la crise, en compliquant sa résolution spontanée. Il s’agit d’une crise de panique prolongée quand les symptômes sont maintenus par :

  • la préoccupation excessive de membres de la famille ou de personnes autour de la personne atteinte de la crise de panique ;
  • la recherche alarmante d’une intervention médicale, qui n’est pas immédiatement disponible ;
  • les comportements inappropriés dans le but d’aider la personne souffrant de crises de panique.

À l’égard de la fréquence des crises de panique, la CIM-10 distingue le trouble panique modéré (lorsque la personne souffre au moins quatre crises de panique pendant un mois) de celui sévère, lorsque la personne souffre au moins quatre crises de panique pendant une semaine.

Peut-on souffrir d’une crise de panique pendant qu’on dort ?

Certaines personnes peuvent se réveiller soudainement avec les symptômes d’une crise de panique (la dyspnée et la transpiration nocturne dues à l’anxiété étant parmi les plus fréquents). Selon les statistiques, de 15 à 45 % des patients présentent des attaques de panique nocturnes, qui surviennent principalement pendant le sommeil NREM et près de l’éveil. 

Quelles sont les conséquences d'une crise de panique
Anna Tarazevich - Pexels

Qu’est-ce qui se passe suite à une crise de panique ? 

Comment se sent la personne après une crise de panique ? Elle éprouve souvent de la somnolence et se sent déconcertée et sans énergie.

Après une crise de panique, il est possible d'expérimenter une tension constante, liée à la forte préoccupation d’être à nouveau atteint par la panique. À travers le processus de rationalisation, il peut arriver que, suite aux premières crises de panique, la personne généralise l’expérience et évite d’autres situations similaires, ou potentiellement anxiogènes, perçues comme les déclencheurs de la crise de panique. Par exemple, cela pourrait donner lieu à une phobie de la foule, surtout lorsque les premières attaques de panique se produisent dans des endroits bondés. Les comportements d’évitement tracent le chemin principal vers l’agoraphobie.

Différences entre une crise de panique et une crise d’angoisse

Comment savoir si l’on souffre de crises de panique ou de crises d’angoisse ? La crise d’angoisse présente des symptômes physiques et persistants, qui augmentent en intensité et sont activés par des déclencheurs spécifiques. Par exemple :

  • fatigue,
  • problèmes de sommeil,
  • rythme cardiaque accéléré, et
  • tension musculaire.

La crise de panique survient sans préavis et présente des symptômes physiques extrêmement intrusifs, notamment :

  • transpiration,
  • tremblements,
  • difficultés respiratoires, et
  • douleur thoracique.

Tous ces symptômes physiques activent une intense peur de mourir, de perdre la raison et de perdre le contrôle.

Crise de panique et trouble panique

Quand ces crises apparaissent fréquemment et à intervalles rapprochés, la psychologie les définit comme « troubles panique » et les regroupe dans le chapitre des troubles anxieux (DSM-5).

D’après le DSM-5, le trouble panique peut se diagnostiquer quand les crises de panique sont soudaines et continues, et accompagnées d’anxiété anticipatoire et d’évitement des situations où la panique a été précédemment déclenchée, ce qui compromet significativement la vie de la personne. Évidemment, le trouble panique peut être diagnostiqué quand ces symptômes ne découlent pas d’une autre condition médicale ou de la consommation de substances.

Bien que les crises de panique sont typiques du trouble panique, on peut les trouver dans beaucoup d’autres troubles mentaux. En fait, le DSM-5 considère l’attaque de panique comme une « spécification » qui peut accompagner à d’autres diagnostics, tels que le trouble d’anxiété sociale, le trouble anxieux généralisé, les phobies, le trouble de stress post-traumatique, les troubles de la personnalité (par exemple, le trouble de la personnalité borderline) et la dépendance aux substances. Il est également fréquent que les crises de panique, la dépression ou le trouble bipolaire soient associés.

Crises de panique : symptômes

Quels sont les symptômes d’une crise de panique ? Les symptômes physiques qui se présentent lors d’une attaque de panique doivent être au moins quatre, parmi ceux compris dans la liste suivante. Voici les 13 symptômes qui peuvent se manifester dans une crise de panique :

  1. Palpitations et tachycardie.
  2. Transpiration.
  3. Tremblements voire grandes secousses.
  4. Dyspnée, sensation d’étouffement.
  5. Sensation d’asphyxie.
  6. Douleur thoracique.
  7. Nausées.
  8. Sensation d’instabilité et dissociation.
  9. Déréalisation, c’est-à-dire lorsque la réalité externe semble étrange et irréelle.
  10. Dépersonnalisation ou avoir la sensation d’être détaché de son corps.
  11. Peur de perdre le contrôle, de perdre la raison ou de mourir.
  12. Paresthésies, par exemple ressentir d’engourdissement ou de picotements.
  13. Frissons ou bouffées de chaleur.

Outre ces symptômes, il est possible d’éprouver occasionnellement des acouphènes, des douleurs musculaires, des distorsions visuelles telles que les scotomes (des taches noires, colorées ou scintillantes apparaissant dans le champ de vision). Les symptômes d’une crise de panique peuvent se présenter sans aucune raison apparente, comme des « coups de tonnerre », ainsi qu’être liés à des situations ou des endroits particuliers.

Pendant une crise de panique, les symptômes ne sont pas les mêmes pour tous, mais il est possible d’identifier diverses combinaisons. Certaines personnes éprouvent de manière prédominante des symptômes cardiovasculaires (tachycardie, palpitations, douleur thoracique) et, par conséquent, pensent à une crise cardiaque. D’autres personnes manifestent principalement des symptômes pseudo-neurologiques, tels que la confusion mentale, la sensation de vertige et d’évanouissement, les tremblements d’angoisse et la vision trouble.

D’autres personnes présentent des symptômes de crise de panique relatifs au système respiratoire, et éprouvent des difficultés à respirer (dyspnée) et de l’asphyxie. En ressentant les symptômes respiratoires de l’attaque de panique, la personne peut souvent penser « je ne peux pas respirer » ou « je suis sur le point de m’étouffer ».

Quelles sont les causes des attaques de panique
Nathan Cowley - Pexels

Crises de panique : causes déclencheuses

Quelles sont les causes d’une crise de panique ? Dans l'étiopathogénie des attaques de panique, les causes psychologiques sont parmi les explications les plus validés scientifiquement et font référence à des interprétations erronées et catastrophiques de sensations physiques ou mentales.

En psychologie, le modèle étiologique avec plus d’autorité pour expliquer pourquoi surviennent les attaques de panique est celui formulé par David Millar Clark en 1986. Selon le chercheur, l'apparition d'une crise de panique se produit de manière aléatoire, lorsque la personne concentre son attention sur des sensations physiques désagréables, interprétées comme des signaux d’un danger imminent. Le fait de s'inquiéter de ces symptômes physiques ne fait que les amplifier, en donnant lieu au phénomène connu sous le nom de « cercle vicieux de la panique ».

Parmi les causes des crises de panique, il y a donc un éventail de facteurs psychologiques de vulnérabilité individuelle, notamment :

  • un focus attentif orienté vers le corps : la personne présente une attention sélective à l’égard des sensations physiques du corps ainsi que de leurs changements ;
  • l'hypervigilance : le fait de croire que les sensations physiques sont des signaux de danger peut amener à être hyper-vigilant à leur égard ;
  • la catastrophisation : le danger lié à la crise de panique s’amplifie et se surestime aussi bien la probabilité que cela se produise que les conséquences (par exemple, si la personne a peur de pouvoir s’évanouir, elle juge cette éventualité inacceptable et une source de forte honte).

Comment prévenir les attaques de panique

Pour prévenir que d’autres crises de panique surviennent après le premier épisode, il est important de trouver des informations correctes sur ce qu’est une crise de panique et comment la gérer. Une attaque de panique est une expérience plutôt commune, concernant environ 10 % de la population; il n’y a donc pas besoin de s'alarmer.

Afin de prévenir la réapparition des crises de panique, il peut être utile de consulter un psychologue pour :

  • comprendre ce qu’est la panique et en quoi diffère-t-elle du trouble panique,
  • intervenir sur la réduction de l’anxiété anticipatoire, si elle est présente,
  • évaluer la présence de changements d’habitudes ou de comportements d’évitement de situations où la crise de panique est survenue,
  • réaliser des expériences comportementales, comme celles de l'exposition intéroceptive, et apprendre la respiration diaphragmatique.

Crises de panique : comment agir ?

Qu’est-ce qu’il faut faire immédiatement lors d’une crise de panique ? Et qu’est-ce qu’il vaut mieux éviter ? En premier lieu, voici comment aider une personne à gérer les crises de panique :

  • Garder son calme : les émotions peuvent être contagieuses. Une attitude calme et détendue transmet le message implicite que tout va bien et qu'il est possible de gérer la crise de panique.
  • Aider à ralentir la respiration : une respiration haletante et superficielle empire les symptômes. Une des techniques pour surmonter un attaque de panique consiste à respirer en comptant dans l'esprit 1001,1002,1003 en inspirant et 1004,1005,1006 en expirant.
  • Éloigner les personnes visiblement angoissées : les pensées catastrophiques de la personne qui éprouve une crise de panique peuvent empirer en regardant des personnes effrayées ou craintives.
  • Aider la personne à détourner son attention : parmi les remèdes pour les crises de panique, il s’avère utile de guider l’attention de la personne loin des sensations physiques générant la panique. Par exemple en tentant de la distraire avec de petites questions en rapport avec le contexte, par exemple : « Comment se porte votre audition ? Entendez-vous le bruit des voitures qui passent ? ».
Comment gérer les crises de panique
Oleksandr Pidvalnyi - Pexels

En cas d’attaque de panique, certains comportements peuvent s’avérer contre-productifs, tels que se laisser gagner par les préoccupations. De même, se rendre aux urgences, en cas de crise de panique et non de crise cardiaque, n’aide pas à faire face aux attaques de panique. En fait, il est probable qu’à l’hôpital, la personne atteinte de panique qui a peur d’être en train de faire une crise cardiaque soit attribuée à une urgence et subit une série de tests pour exclure les problèmes cardiaques, pour ensuite recevoir un anxiolytique.

Cela contribue à renforcer une série de croyances erronées chez la personne, qui en tire des conclusions telles que :

  • « si j'étais considérée une urgence, je dois me rendre à l’hôpital quand je présent ces symptômes »,
  • « j’étais en danger, même les médecins pensaient qu’il s’agissait d’une crise cardiaque »,
  • « si je ne demande pas de l’aide, je ne serai pas capable de gérer la crise de panique de manière autonome »,
  • « les anxiolytiques m’aideront à surmonter la panique ».

Comment traiter les crises de panique

Comment peut-on traiter les attaques de panique et à qui peut-on s’adresser ? En Europe, les lignes directrices du NICE sont le point de référence pour le traitement des crises de panique et du trouble panique. Selon ces lignes directrices, les interventions qui se sont avérées efficaces et ont maintenu les résultats dans le temps sont les suivantes, par ordre décroissant : la thérapie psychologique, l’intervention médicamenteuse et l’auto-assistance. Dans les cas de crises de panique les plus sévères, une thérapie séquentielle peut être indiquée. Cela prévoit un traitement initial avec des médicaments psychotropes, qui ensuite s’arrête progressivement avec le début de la psychothérapie.

La psychothérapie

Le traitement de psychothérapie privilégié pour les attaques de panique est la thérapie cognitivo-comportementale (CBT). Ce type de parcours psychothérapeutique devrait être accompagné par un professionnel expert, tel qu’un psychologue ou psychothérapeute.

Un psychothérapeute en ligne d’Unobravo peut travailler avec le patient pour reconnaître les situations où les symptômes apparaissent ou les dynamiques précédentes, en utilisant des techniques pour reprendre le contrôle de leur esprit et de leur corps. Ce sont certaines des techniques principales utilisées dans la thérapie des crises de panique :

  • l’exposition intéroceptive,
  • la restructuration cognitive,
  • la respiration diaphragmatique, et
  • l’exposition à des situations où la personne est atteinte par la panique.

Le traitement médicamenteux

Les crises de panique peuvent également être traitées à l’aide de médicaments, même s’il s’agit d’une intervention de second choix. En fait, la psychothérapie est le traitement qui présente une mineure possibilité de récidive à long terme.

Les médicaments de premier choix sont les antidépresseurs ISRS, tandis que les anxiolytiques, tels que les benzodiazépines, ne sont pas conseillés par les lignes directrices. Néanmoins, l'idée que les attaques de panique peuvent être guéries par l'utilisation d'anxiolytiques est largement répandue ; toutefois ces derniers, en présence d'une comorbidité avec la dépression, peuvent même exacerber les symptômes. Il est donc important de rappeler que le traitement médicamenteux doit être périodiquement contrôlé et toujours accordé avec le psychiatre.

L’auto-assistance

Les personnes souffrant de crises de panique peuvent se guérir elles-mêmes, mais il n’est pas toujours conseillé. Bien qu’elles existent, les preuves d’efficacité de l’auto-thérapie sont faibles.

Il est possible d'acheter des manuels d'auto-assistance et d'effectuer des exercices d'auto-guérison pour les attaques de panique ou de participer à des groupes de soutien, mais le risque que tout cela soit contre-productif est élevé. C’est pourquoi, même si vous optez pour ce type de solution, nous conseillons vivement de vous faire accompagner d’un professionnel expérimenté auprès duquel vous pourrez obtenir un avis sur une base régulière.

Épidémiologie des attaques de panique

Les crises de panique sont largement répandues et affectent jusqu’au 11 % de la population en un an. Le trouble panique commence généralement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, et l’incidence est deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes.

Bibliografia
Ce contenu est fourni à des fins d'information uniquement et ne peut pas remplacer le diagnostic d'un professionnel. Article révisé par notre rédaction clinique

Vous pourriez être intéressé

Qu’est-ce que le trouble de stress post-traumatique (TSPT) ?
Anxiété

Qu’est-ce que le trouble de stress post-traumatique (TSPT) ?

Hypocondrie : la peur de la maladie
Anxiété

Hypocondrie : la peur de la maladie

Qu'est-ce que le FOMO (Fear of Missing Out) et comment le surmonter ?
Anxiété

Qu'est-ce que le FOMO (Fear of Missing Out) et comment le surmonter ?

VOIR tous les articles