Il y a de nombreuses définitions de stress. Le modèle proposé par Lazarus et Folkman le définit comme « une relation particulière entre la personne et l’environnement que la personne perçoit comme une menace ou comme excédant ses ressources et donc mettant en péril son bien-être ».
D’après ces auteurs, l'équation suivante est à l'origine de l'état de stress négatif :
« on expérimente un état de stress lorsque les demandes provenant de l'environnement réel ou perçu dépassent les possibilités subjectives de réponse, ainsi que les ressources propres, réelles ou perçues ».
Les éléments suivants sont extrapolés à partir de cette définition pour déterminer l'état de stress :
- des éléments objectifs, tels que les demandes de l’environnement externe et les ressources de la personne,
- des éléments subjectifs, tels que la perception individuelle des demandes et des ressources disponibles.
Qu’est-ce que le stress ?
D’après la définition de l’OMS, le stress est « un état d’inquiétude ou de tension mentale causé par une situation difficile » qui est activé lorsque l’organisme perçoit que les stresseurs internes ou externes représentent une menace potentielle.
Le médecin autrichien Hans Selye, dans ses études des années 1960, a identifié trois phases de la réaction au stress :
- Phase d’alarme, où on libère ce que l’on connaît comme les « hormones du stress », telles que le cortisol et l’adrénaline.
- Phase de résistance, où l’organisme commence à s’adapter à la situation ayant provoqué le stress.
- Phase d’épuisement, se manifestant lorsque les stratégies employées ne sont pas assez efficaces pour faire face à l’agent stressant. En revanche, lorsque l'on parvient à éliminer ou à neutraliser l’agent stressant, on peut parler d'une phase de récupération.
En psychologie, le stress peut être défini comme une ressource naturelle du corps impliquant diverses dimensions de la personne, de la biologique à la psychologique. Il s’agit d’un mécanisme d’adaptation qui, dans la plupart des cas, permet d’affronter les défis auxquels la personne est confrontée dans la vie quotidienne.
Bien que le stress et l'anxiété puissent être confondus, ces deux états ont des causes et des symptômes différents, qui doivent être pris en charge par des traitements spécifiques.
Types de stress
Il existe différents types de stress.
On parle de stress aigu pour identifier la phase qui suit immédiatement la situation qui a provoqué le stress et qui se manifeste sur une courte période de temps. En revanche, le stress chronique se produit lorsque l'exposition à l'agent stressant est continue et persiste sur une longue période de temps.

Stress positif et stress négatif
Il est important de souligner que le stress en lui-même n'est ni positif ni négatif. Cependant, selon la façon dont on réagit, on peut parler de :
- Stress physiologique « bon », connu comme eustress. Il est le moteur qui active nos actions et nos pensées et qui détermine le niveau de concentration et la capacité à faire face et à résoudre des situations telles que, par exemple, la participation à une compétition. En effet, le rapport entre le stress et le sport est bien connu en ce qui concerne la performance athlétique.
- Stress nocif, connu comme distress. Il s’agit d’un état qui provoque une diminution de la performance personnelle et qui, par conséquent, rend difficile une réponse adéquate aux demandes pressantes de l'environnement externe ou interne.
Lorsque l'état de détresse persiste pendant une longue période de temps, la personne entre dans un état de stress chronique. L'une des formes spécifiques de ce type de stress négatif est le syndrome de burnout ou d’épuisement professionnel, qui peut être défini comme une vraie « maladie provoquée par le stress ». Le syndrome de burnout, qui signifie littéralement « consumé », a lieu surtout dans le domaine professionnel.
Il s’agit d’un syndrome de stress professionnel caractérisé par :
- l’épuisement émotionnel,
- le malaise,
- l’apathie,
- la dépersonnalisation,
- le sentiment de frustration.
Une autre forme de stress, qui peut survenir après avoir vécu une situation particulièrement délicate et exigeante pour notre psyché, est le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cette affection peut se manifester suite à des catastrophes, des accidents ou des situations imprévues et choquantes que la personne ne parvient pas à traiter.
Les causes du stress
Les causes du stress peuvent être de nature différente et sont extrêmement subjectives : ce qui s’avère une source de stress pour une personne peut ne pas modifier le niveau de stress d'une autre.
Les événements stressants, connus comme stresseurs, sont des situations, tant externes que internes de la personne, provoquant l’état de stress. Même une simple pensée peut être une source de stress. Par exemple, dans le cas du stress lié aux vacances, ce qui nous stresse pourrait être l'idée de devoir vivre des vacances de rêve, où tout doit être parfait et d'où l'on doit rentrer en pleine forme.
C'est précisément ce mélange d'éléments objectifs et subjectifs qui fait que l'impact des différents agents stresseurs diffère d'une personne à l'autre et implique une résilience plus ou moins élevée au stress.
Le stress peut être provoqué par différents stresseurs, mais le niveau de stress dépend normalement de :
- Événements majeurs de la vie, qu'ils soient joyeux, comme l'obtention d'un diplôme, un mariage ou un nouvel emploi, ou désagréables, comme un deuil, une séparation ou la maladie d'un être cher.
- Facteurs environnementaux, tels qu’un contexte très bruyant ou pollué.
- Facteurs physiques et de mauvaises habitudes, tels que l'abus de tabac et d'alcool, ou la présence d'une maladie.
- Phobies.
- Relations sociales et, en particulier, les situations de conflit avec des personnes qui font partie de notre vie.
Stress : symptômes
Qu'est-ce que le stress peut provoquer ? Quels sont les symptômes du stress ? Quels sont les effets du stress sur le corps ? Voilà quelques-unes des questions que peut se poser une personne stressée souffrant de troubles psychosomatiques.
Il n'existe pas de réponse unique. Les effets du stress sur le cerveau et l’organisme varient d'une personne à l'autre et peuvent être plus ou moins évidents, surtout en présence d'un stress constant.
En fait, le stress ne se manifeste pas seulement par des symptômes physiques et émotionnels. Des symptômes cognitifs, tels que la distraction, et des symptômes comportementaux, tels que l'abus d'alcool, peuvent également apparaître.
Voici quelques-uns des principaux symptômes physiques du stress émotionnel :
- insomnie,
- fatigue et asthénie,
- tachycardie,
- difficulté à avaler et sécheresse de la bouche, surtout le matin,
- vertiges,
- bourdonnements d'oreille,
- manque ou perte de libido,
- bruxisme.
Outre ces symptômes, il est également possible de ressentir un impact sur le système immunitaire et des douleurs liées au stress. Un stress excessif, surtout s'il persiste dans le temps, peut provoquer de véritables douleurs physiques. En effet, d'autres symptômes du stress intense peuvent inclure:
- des maux de tête, des tensions musculaires et des douleurs, en particulier dans la région du cou et des épaules,
- des maladies et des problèmes cutanés tels que la dermatite, le psoriasis, l'acné ou la transpiration excessive,
- des douleurs thoraciques dûes au stress.
Chez les personnes ayant une plus grande prédisposition au stress, un mode de vie malsain ou une prédisposition génétique, le stress mental et physique prolongé peut également entraîner des problèmes cardiovasculaires et des infarctus du myocarde.

Les conséquences du stress
Lorsque le syndrome de stress chronique et l'épuisement professionnel persistent pendant une longue période, différents effets nocifs sur le comportement et la psyché peuvent se manifester. Parmi les possibles conséquences du stress, on peut citer notamment :
- des problèmes de concentration et de mémoire,
- des pensées négatives persistantes,
- une diminution de la capacité à accomplir des tâches,
- une diminution de la capacité à résoudre des problèmes.
Il existe également d'autres conséquences du stress négatif, au niveau psychologique et émotionnel, telles que :
- la perte de l’enthousiasme,
- l’agitation,
- l’angoisse,
- les pleurs fréquents,
- l’appréhension,
- l’irritabilité,
- les troubles anxieux,
- les crises de panique,
- l’état dépressif.
Des tests psychologiques tels que l’Inventaire d’épuisement professionnel de Maslach et Jackson (MBI, Maslach Burnout Inventory en anglais), un test d'épuisement professionnel très connu, peuvent également être utilisés pour vérifier la présence de ces symptômes.
Les comportements nocifs provoquant du stress
En essayant de gérer le stress, il est possible d'adopter des comportements nocifs tels que :
- les troubles du comportement alimentaire (pensez, par exemple, à la faim émotionnelle, à la perte d’appétit ou à la boulimie) ;
- l’abus d’alcool, le tabagisme et l’abus de stupéfiants.
Le stress chronique peut provoquer d’autres affections telles que : l’hyperactivité, l’insomnie et les addictions (addiction au sport, addiction au travail, achats compulsifs, addiction à Internet, addiction au téléphone et aux médias sociaux). Tous ces comportements compulsifs et dysfonctionnels sont des mécanismes d'évitement du stress.
Comment gérer le stress
Le stress psychologique et physique peut durer de quelques heures à plusieurs jours, selon la façon dont la personne réagit à l'agent stressant. Dans ce cas, le yoga ou la mindfulness peuvent constituer des remèdes pour réduire le stress.
Néanmoins, lorsque la nervosité et le stress persistent sur une longue période de temps, il peut être nécessaire d'adopter quelques bonnes pratiques pour atténuer les symptômes. Pour lutter contre le stress, on peut :
- entamer un parcours de thérapie pour améliorer notre bien-être psychologique, aussi au moyen de la thérapie en ligne,
- faire de l'exercice physique et du sport,
- suivre un traitement médicamenteux sous strict contrôle médical.

Pratiquer la mindfulness pour apprendre à gérer le stress
Il existe de nombreux outils de gestion du stress : parmi les plus efficaces on peut citer la mindfulness, une forme de méditation aidant à cultiver la conscience du moment présent. Le biologiste américain Jon Kabat-Zinn a créé le protocole Mindfulness based stress reduction (MBSR), un programme structuré pour réduire et guérir le stress à l’aide de la mindfulness.
Cette méthode permet de cultiver la pleine conscience et de vivre dans le présent. L'esprit, distrait par des stimuli externes et des situations stressantes, vagabonde constamment entre des pensées liées au passé (comme des souvenirs ou des regrets) ou à l'avenir (des projets ou de l’anxiété face à des situations futures), ce qui empêche de vivre pleinement le seul temps dont on dispose en tant qu'individus : le présent.
Transformer le stress en ressource
De nombreuses situations peuvent activer le mécanisme du stress et le corps peut réagir de différentes manières en fonction du moment que l’on traverse, des facteurs de stress l’ayant déclenché et de l’état d'esprit de l’individu.
Il est fréquent que, inconscient de ses propres réactions dysfonctionnelles au stress, l'individu soit poussé à réagir au stress par le mécanisme « de lutte ou de fuite », qui est la réaction automatique au stress.
Au contraire, une attitude orientée vers le présent, cultivée à l’aide de la psychothérapie ou de pratiques thérapeutiques telles que la mindfulness, peut rendre l’individu plus conscient de ses ressources pour affronter le stress. En conséquence, cette prise de conscience peut lui permettre de mettre en pratique des réponses plus adaptées.
Il est ainsi possible de faire évoluer la perception interne du stress, transformant le problème en ressource, comme le montrent les expériences des personnes qui ont suivi des parcours de psychothérapie ou qui ont choisi de pratiquer la mindfulness.